jeudi 2 février 2012

La KU, FAQ.

Comme il fait tellement froid dehors que même les chats de la voisine ne sortent plus, j'ai décidé de mettre ce blog un petit peu à jour en abordant un sujet incontournable de ma vie bavaroise : les cours. En France, on va à la fac, ici, on va à l'Uni (prononcez "ou-ni"). Ou à la KU ("ka-ou").


Séance de travail à la BU

Le système est assez déconcertant, et après presque 4 mois de cours, je n'arrive toujours pas à me décider si je préfère l'IEP ou la KU.

1. Le choix des cours
Ce qui est choquant pour les français que nous sommes, c'est qu'il n'y a pas de réels cours imposés. On peut accéder à la liste des cours proposés dur internet environ 1 mois et demi avant le début du semestre, et commencer à s'inscrire un mois avant. On sélectionne notre cursus (pour moi Bachelor Deutsch-Französich integrierter Studiengang Politikwissenschaft) et notre semestre (oui, les allemands font bizarrement les choses, ils comptent en semestres, et non en années), et on a une liste de cours qui nous est proposée. On fait son "shopping" en fonction des cours, des types d'examens, et du nombre de crédits qu'ils rapportent. Sur l'année, on doit valider 60 crédits ECTS, de la manière dont on veut : 30 à chaque semestre, 40/20, ou même tout faire en une seule fois. Sur les 60 crédits, on doit en faire certains en langue, d'autre en spécialité, d'autres en science politique, etc. Mais il n'y a pas d'obligation de se limiter aux cours proposés dans la liste : rien n'empêche d'aller choisir ce cours de master qui a l'air passionnant sur les leaders charismatiques dans la démocratie. Ou de décider que non, vraiment, ce cours le vendredi matin à 8h a certes l'air un peu intéressant, mais l'horaire vous décourage. (Oui, on peut vraiment choisir ses cours en fonction de leurs horaires ... Ca vous fait rêver, hein ?)

A noter qu'en troisième année, on doit rédiger notre Bachelorarbeit (BA pour les intimes), qui vaut 10 points, donc on n'a vraiment que 50 crédits ECTS à avoir sur l'année ...
C'est un peu compliqué à comprendre la première fois, mais une fois qu'on a saisi le "truc", ça va mieux.

L'avantage, c'est qu'on peut choisir des cours qui vont vraiment nous intéresser, c'est un peu un parcours "à la carte" (à quelques exceptions près). L’inconvénient découle de l'avantage : aucun cadrage, ça a l'air génial, mais à l'usage, on en vient parfois à regretter notre bonne vieille France, l'IEP et ses cours imposés. On peut faire des mauvais choix, et surtout, je trouve (et cela n'engage que moi) qu'il est du coup facile de s'éparpiller, et du coup de manquer d'unité dans le parcours.
Bref, match nul.


2. Le rythme scolaire
Ce qui "saute aux yeux", c'est que l'année scolaire est décalée : le premier semestre (Wintersemester) commence à la mi-octobre pour terminer début/mi-février. S'ensuivent alors deux mois de vacances, les Semesterferien, entre mi-février et mi-avril, et le second semestre (Sommersemester) continue jusqu'à mi/fin-juillet. Les dates sont assez souples : par exemple ma coloc (5ème semestre de Sozial Arbeit) est déjà en vacances. En ce qui me concerne, mon dernier cours doit être le 7, mais j'ai encore un klausur le 15.

La semaine de cours est assez légère par rapport à l'IEP. Je suis passée de 26h de cours par semaine à 13h. Je fais pourtant 32,5 points, soit plus que ce qu'il ne faut pour "avoir" mon semestre. Ce qui ne rentre pas en compte dedans, c'est le temps que je passe à la BU (la "Bib") pour préparer mes Hausarbeit (voir l'explication plus bas) ou commencer les recherches de mon Bachelorarbeit ... Les examens étant différents, le travail n'est pas réparti de la même manière.



3. Les examens
Il y a trois types "d'examens" à la KU :
  • les Referat (exposés)
  • les Hausarbeit (travaux de recherches d'une dizaine de pages en général)
  • les Klausur (examen écrit plus "à la française")
J'ai surtout rencontré les combinaisons exposé / hausarbeit (l'exposé étant alors "pour le fun" et servant de variable d'ajustement, puisque les profs ne peuvent mettre qu'une note par cours) ou klausur. On discute encore des avantages et des inconvénients de chaque méthode : le klausur est stressant, comme tout examen écrit, d'autant plus que nous n'en sommes qu'à notre premier semestre ici, et qu'aucun d'entre nous ne sait très bien à quoi s'attendre. Le Hausarbeit est rendu souvent au milieu des Semesterferien (ce qui cette année, empiète sur notre temps de rédaction du bachelor), alors que le klausur se tient à la fin du semestre.
Ce sont les professeurs qui, au début du semestre informent les étudiants des modalités de l'examen (et du nombre de points que rapporte le cours). Parfois, même, ces informations sont déjà données sur le site internet où on s'inscrit pour les cours. Ca permet de faire en sorte de ne pas se retrouver avec 8 klausur. Ou 6 Hausarbeit ...

Ce semestre-ci, j'ai plutôt pas trop mal réparti mes exams : deux klausur (dont un de langue qui est déjà passé), un HA long (15 pages), un HA court (5 pages), un exposé structuré (l'équivalent d'un plan détaillé de 3 ou 4 pages) et un portfolio (un regroupement de textes sur un thème précis). Dans certaines matières, les professeurs demandent à ce que le HA soit sur notre thème d'exposé (et à ce moment là, on a l'avantage d'avoir déjà pas mal de recherches de faites sur le sujet), d'autres nous laissent le choix (on repart de zéro, mais sur un sujet en général beaucoup plus intéressant).



4. Le Bachelorarbeit
C'est une spécificité du double cursus. Pour avoir notre Bachelor (notre licence), nous devons rédiger un (mini) "mémoire" de 30 à 40 pages sur le sujet de notre choix. D'abord il faut trouver un sujet qui nous intéresse vraiment (et ce n'est pas facile). Après, on se rend tous compte que notre sujet est certes passionnant, mais qu'en fait, 30 pages, c'est (très) court, et donc il faut le réduire. Enfin, il faut trouver un professeur de l'université qui accepte d'être notre "Betreuer", c'est à dire celui (ou celle) qui va être "responsable" de notre travail : nous donner des conseils, nous aider à délimiter le sujet, mais surtout nous corriger. Une fois le Betreuer trouvé, il ne reste plus qu'à rédiger. On donne notre sujet au secrétariat le 16 février, et à partir de là, on a 12 semaines pour rendre notre travail.

Pour l'instant, je travaille sur la construction de l’État fédéraliste aux USA,à la fois construction sociologique, (c'est-à-dire la construction d'une Nation américaine), et politique (pourquoi le fédéralisme, comment, etc), et voir si on peut l'utiliser comme modèle pour construire un État fédéraliste à l'échelle européenne. Ce n'est pas tout à fait fixer puisque mon Betreuer m'a gentiment fait remarquer que j'avais sans doute les yeux plus gros que le ventre, et qu'il serait peut être sage de se limiter au cas américain. Bref, je réfléchis toujours ...



5. Autres détails insignifiants
La cantine s'appelle la Menza, on paye son repas en fonction de ce qu'on mange, et ce n'est pas vraiment meilleur qu'en France. En revanche, on a une vraie "cafète", avec des machines a cafés de bar (et par ces espèces de boîtes), des tas de trucs sucrés, mais aussi des petits pains, des sandwichs (avec beaucoup de salami !), des parts de (vrais) gâteaux et des bretzels ... Ça, c'est bien mieux qu'à l'IEP !

Mensa / Kafete de la KU (en été !)


Vous voilà maintenant familiers du système universitaire allemand ! (Et moi, je retourne bosser)

3 commentaires:

  1. Et voilà, Choupinou culpabilise parce que décidément, les bonnes résolutions de janvier c'est vraiment pas son truc. Seulement voilà, je préfère me prendre la tête avec Fillon sur France2 plutôt que mettre à jour mon blog !

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  2. L'IEP c'est comme le chocolat, c'est addictif.
    (Non mais quand même, on nous donne du choix et du temps libre et on est pas content, dingue non ?)

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  3. En parlant de chocolat, tu m'excuseras, j'vais aller en manger un bout ... (Oui, l'IEP est addictif, mais on ne peut pas nier ses avantages ... sans oublier non plus à quel point on était heureux de le quitter !)

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