Contrairement à ce que certaines mauvaises langues pourraient prétendre, ce n'est pas à l'effet du deuxième semestre que vous devez ce (très long) silence radio. Contrairement à la plupart de mes compatriotes expatriés, j'ai passé ces deux derniers mois à travailler. Oui pour de vrai : j'ai calqué mon mode de vie sur les horaires d'ouverture de la Bib. J'ai sympathisé avec ces gens (ces chinois notamment) qui restaient avec moi tous les soirs jusqu'à minuit, et que je retrouvais tous les jours, assis à la même place que la veille. Deux mois qui ne m'ont donc pas vraiment laissé de temps pour mettre à jour ce blog.
"Coucou toi ! Tu sais qu'on te voit dans ta photo ?" - Ma vue de la Bib. |
J'ai déjà parlé au mois d'octobre des "particularités" de mon cursus actuel : 2 ans à l'étranger, avec une promo de français et d'allemands qu'on est amené à côtoyer au quotidien, sans parler des promotions supérieures ou inférieures : les 4A - quatrièmes années - ou les Ersties - premiers années allemands. Et à la clé, un double diplôme : sciences po plus un master allemand en sciences politique.
Cependant, tout ça, il faut bien le mériter, et c'est pour ça qu'au cours de nos deux années à l'étranger, on a à chaque fois un mini-mémoire à rédiger (histoire de ne pas se la couler trop douce non plus). Cette année, j'ai donc du rédiger mon Bachelorarbeit, indispensable à l'obtention de ma licence. C'est le résultat d'un long processus, qui a commencé pour moi en janvier dernier. A ce moment là, il faisait froid, il neigeait (parfois) et je sortais encore au moins une fois par semaine.
La première difficulté, en effet, c'est de trouver son sujet, un sujet qui doit être à la fois suffisamment large pour pouvoir écrire 30 à 40 pages, mais suffisamment précis pour ne pas se retrouver avec un problème de place. Il faut donc faire le tour de ses intérêts pour trouver un sujet qui nous passionne (qui nous "fascine", même, comme nous l'avait conseillé un 4A en janvier). Assez rapidement, on se rend compte qu'on a un sujet qui nous attire plus que d'autres, des thèmes d'actualité (ou pas) qu'on aimerait approfondir. C'est ainsi que, partant de mes interrogations sur l'avenir de l'Europe à l'heure de la crise financière, je me suis retrouvée à travailler sur la possibilité d'évolution fédérale de l'Europe à partir de l'exemple américain. Je vous assure, c'est très intéressant.
La preuve que j'ai rendu mon Bacehlorarbeit. Quand je l'ai eu, je suis allée à la Bib pour une danse de la joie indienne. |
Une fois le sujet trouvé, il faut contacter un professeur de l'université, qui est en général, sinon un spécialiste, au moins un connaisseur du sujet et qui accepte d'être notre Betreuer, c'est-à-dire la personne qui va corriger notre Bachelor. Enfin, il faut remplir un petit papier et l'apporter au Prüfungsamt, l'équivalent local de la vie scolaire/du secrétariat. A partir de là, c'est la "course contre la montre" : on a 12 semaines pour tout écrire (avec la possibilité de demander jusqu'à 4 semaines de prolongation).
Voici l'effet du Bachelor sur une personne lambda. Faisons avancer la cause, protégeons les étudiants ! |
Effet Bachelor #2 |
Effet Bachelor #3. Vous commencez à douter de notre santé mentale ? |
Working hard. |
L'écriture du BA est quelque chose de particulier. Comme tous les travaux de longue durée, c'est assez difficile de s'y mettre vraiment, parce qu'on a toujours cette impression qu'il nous reste plein de temps, et beaucoup d'entre nous avons du faire face à un petit coup de stress à la fin avril/début mai en constatant qu'il allait falloir donner un sacré coup de collier pour pouvoir rendre à temps. Comme en plus il faut écrire en allemand, la difficulté est aussi de construire une argumentation et de réussir à exprimer le plus précisément possible nos pensées dans une langue qu'on ne maîtrise pas forcément parfaitement. Cela demande beaucoup de temps, de vérifications pour saisir toutes les nuances d'un mot, de recherches d'expression, ...
Quand j'en ai eu fini, j'ai du ranger une trentaine de livres dans les rayons de la Bib ... |
Malgré la dose de travail importante, tout s'est bien sûr déroulé dans la joie et la bonne humeur, comme vous pouvez le voir (j'en profite donc pour vous montrer quelques photos d'Eichstätt sous le soleil puisque, depuis que j'ai rendu mon Bachelor, il pleut ici).
C'est bien, il y a au moins quelques 3A qui bossent ! =D
RépondreSupprimer(de quoi faire culpabiliser tous les autres qui, en plus de ne rien glander, ne prennent même pas le temps de mettre à jour leurs blogs)