jeudi 10 novembre 2011

Ah, Salzburg, c'est une belle ville allemande. Euh autrichienne. Pardon.

NB : Crédits photos à Théophile et Valentine (plus quelques unes à ce cher wiki, puisqu'on n'a pas pris tant de photos que ça)

Malgré le début des cours (oui, promis, je vous explique très vite comment marche l'université allemande), notre motivation ne retombe pas. Au contraire, il est parfois un peu difficile de se souvenir qu'il faut travailler ses cours, tenter d'apprendre du vocabulaire, et aller à l'université tous les jours (ou presque) de la semaine : bref, nous ne sommes pas des Erasmus classiques, mais on a tendance à l'oublier. Cependant, s'il y a bien une chose qui nous fait peur à tous, c'est de ne pas profiter de ces deux années pour voyager et visiter un maximum d'endroits. D'où la visite à Salzburg, qui s'est organisée un petit peu au dernier moment (comme toujours).

Et il en faut de la motivation pour y passer la journée : départ peu avant 7h, retour à 23h passées, avec un trajet de 3h30 en temps normal, c'est-à-dire quand les trains de la DB n'ont pas de retard, ce qui arrive plus souvent que vous ne le pensez. Non, l'Allemagne n'est pas ce pays merveilleusement organisé où tout est à l'heure (mais la déconstruction des clichés sera pour un autre article !). Mais à l'aller, le train permet d'admirer les paysages de la région : lacs, collines verdoyantes, petits chalets à perte de vue. De quoi oublier notre fatigue !

Au cours de notre marche pour rejoindre le centre-ville (je ne vous raconte pas les mollets en béton que je vais avoir avec toute la marche que je fais), nous sommes tombés sur la Salzach, le fleuve qui sépare la ville en deux. J'ai mis beaucoup de temps à trouver ce qui me chiffonnait : l'eau n'a pas cette indéfinissable couleur marron / grise qu'ont la plupart des "fleuves de ville" que j'ai déjà pu voir. L'autre chose marquante quand on arrive sur le pont, c'est aussi la vue digne d'une carte postale qu'on a sur toute la vieille ville. Mais plus que tout, ce qui m'a sauté aux yeux, ce sont les couleurs : bien qu'on soit début novembre, les arbres ont toujours leurs feuilles d'automne, ce qui donne une palette de couleurs assez incroyable. Au risque de me répéter auprès de ceux auxquels j'ai déjà parler de Salzburg, le mot qui revient, c'est magnifique.

 
La Salzach

La Salzach et tout au fond sur la colline, le château de Salzburg



Salzburg, c'est la ville où est né et où a grandi Mozart. A défaut de visiter sa maison, on s'est contenté de l'observer de l'extérieur. Je me suis demandée si la maison était déjà jaune à l'époque ... Mozart est présent partout à travers des chocolats, les Mozartkugeln. Comme leur nom l'indique, ils sont ronds (Kugel signifie boule en français), et il y en a pour tout les goûts : praline, chocolat noir, etc. Et en plus, ils sont vendus dans une boîte en forme de violon. Mais que demander de plus ? Vous n'aurez par contre aucun avis culinaire puisque j'ai résisté à la tentation d'en acheter.



Comme toujours, notre petite excursion (plus ou moins improvisée) tombe un dimanche, ce qui signifie que peu de musées sont ouverts (ou quand ils le sont, ils sont très chers, ce qui a un effet décourageant instantané). A la place, nous avons beaucoup marché pour découvrir la ville et en voir le maximum, et surtout pour aller d'église en église : Salzburg est parfois surnommée "la ville aux cent clochers", et ce n'est pas pour rien. De plus, on y fait parfois d'agréables surprises, comme dans cette église où nous avons pu assister aux dernières répétitions d'un chœur (et de son orchestre). Vivaldi dans une nef, ça a toujours ce petit quelque chose de magnifique ...

Salzburg vue d'en haut

Sans grande surprise, on y retrouve très majoritairement le style baroque auquel je me suis habituée depuis mon arrivée en Bavière. On aime ou on n'aime pas, mais il faut faire avec. Je m'avance sûrement sur un terrain glissant, mais il y a sans doute un lien avec l'ancrage important de toute la région dans la foi catholique : l'art baroque a été utilisé par l'église catholique romaine lors de la Contre-Réforme, comme un moyen de "propagande", et la Bavière se trouve à un point de contact avec les régions réformées. On le retrouve partout : maisons, églises, monuments ... C'est assez surprenant d'en voir autant, surtout pour des français, puisque c'est un style architectural qui n'a pas vraiment percé en France.

Cathédrale de Salzburg.
Mais comme partout, la règle est assortie d'exceptions. Enfin, en l’occurrence, d'une demi-exception assez intéressante. Il s'agit de l'église des fransiscains (la Franziskanerkirche). Comme me l'a fait remarquer notre guide personnel (à savoir Théophile) en rentrant dans l'église, il s'agit d'une ancienne église romane, reconstruite en gothique et baroquisée par la suite. En fait, une partie de l'ancienne église a été détruite au cours d'un incendie au XIIIème siècle et a donc été reconstruite assez tardivement dans un style gothique. Les princes-archévêques qui dirigeaient la ville ont par la suite voulu la "mettre au goût du jour" en la modernisant, c'est-à-dire en refaisant la décoration intérieure dans un style baroque.

La Franziscanerkirche
Franziscanerkirche

D'une manière générale, la visite est placée sous le signe de la religion : aussi bien les visites d'églises que la montée vers le couvent des capucines, qui constitue un véritable chemin de croix (pour ceux d'entre vous qui seraient moins familiers de cette tradition catholique, cliquez le lien pour atterrir chez Wikipédia, qui vous expliquera ce que c'est !). Tout au long de la montée (un peu raide, d'ailleurs) se trouvent les différentes stations, et en arrivant en haut, on est récompensé par une vue imprenable sur Salzburg, mais aussi par la quatorzième station du chemin de croix.

Mais sinon, on a aussi trouvé notre lot de bizarreries, entre autres un jeu d'échec dessiné au sol et une boule géante surmontée d'un bonhomme, fontaines enfermées ...  Et on a pu assister à l'arrivée des petites baraques du marché de Noël. Oui, déjà Noël : si vous ne le saviez pas, je vous l'apprends, les Allemands ne plaisantent pas avec Noël (qui se dit Weihnachten, littéralement "les nuits consacrées" : on fait plus simple quand même ...).


"Eh Eh t'as vu ? J'la porte juste avec ma tête !"

Enfin, sans vouloir faire de généralisations ni de classifications simplistes des peuples, les Autrichiens (ou du moins les Salzburgeois) nous ont semblé à peu près aussi gentils que des parisiens. Mais comme il est difficile de juger sur une journée, j'espère que j'aurais l'occasion de mettre cette théorie à l'épreuve lors d'un week-end à Vienne ...

Le voyage du retour a été un petit peu chaotique puisque notre premier train (entre Salzburg et Munich) avait 10 minutes de retard, ce qui nous a fait manquer notre correspondance vers Eichstätt (à deux minutes près, et malgré notre sprint pour sortir du train et traverser la gare de Munich). Mais finalement, l'heure d'attente est passée très vite, et on s'est retrouvé bien au chaud dans notre train, à faire découvrir à un première année allemand qui passait là tous les trésors de la musique française : au choix Aznavour (Emmenez-moi), Gainsbourg (Initials BB), Début de soirée (Nuit de folie), France Gall (Résiste). Pas sûr que les autres passagers aient appréciés ...

Coucher de soleil vu depuis le couvent des Capucines
Getreidegasse, une des plus anciennes rues de Salzburg

Evidemment, ce n'est pas de moi =D

2 commentaires:

  1. Baloo, merci de me faire découvrir de nouvelles choses tous les jours. Aujourd'hui, leçon sur Mozart : il aimait le jaune et le chocolat ! =D Je me demande bien pourquoi je continue d'aller en cours alors que je pourrais tout aussi bien t'embaucher comme prof et valider ainsi mes 60 crédits ECTS .... (Va falloir que je demande à Maloche de créer un partenariat avec la Baloo University)

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  2. BTW, tu sous-estimes considérablement l'intelligence extraterrestre !
    Ils ont tout à fait les moyens d'attaquer sur tous les fuseaux horaires à 1h d'intervalle (de sorte qu'il soit toujours 11h11), en imaginant des méthodes différentes pour chaque fuseau afin que les humains ne sachent jamais à quoi s'attendre. T'imagine la panique des fuseaux les plus l'ouest, attendant avec effroi 11h11 pour découvrir à quelle sauce ils vont être mangés ??
    Mouahaha (façon rire machiavélique)

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